
Tchad : Enquête pour complot avec une puissance étrangère, quatre personnes déférées, dont deux journalistes
Le parquet de N’Djamena a annoncé, ce lundi 10 mars 2025, l’ouverture d’une enquête judiciaire à la suite de graves accusations de complot impliquant une puissance étrangère. Cette annonce intervient dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes dans la région, suscitant des interrogations sur les implications potentielles pour la stabilité du Tchad.
Selon le procureur de la République, Oumar Mahamat Kedelaye, des documents compromettants ont été transmis au parquet, révélant que des citoyens tchadiens auraient fourni des informations sensibles, notamment sur la sécurité et l’économie, à une puissance étrangère. Des sources proches de l’enquête, citées par Alwihda Info, indiquent que cette puissance étrangère serait la Russie.
Les investigations menées par la police judiciaire ont abouti à l’interpellation et à la mise en garde à vue de quatre individus. Il s’agit de Monodji Mbaidigum Olivier, journaliste et rédacteur en chef du journal Le Pays, Mahamat Al Hisseine, journaliste à l’ONAMA (Office National de l’Audiovisuel et du Cinéma), Oumar Mahamat Oumar Madani. Et Ndilyam Guekidata.

À l’issue de leurs interrogatoires, le parquet a retenu des charges lourdes contre ces quatre personnes, notamment : intelligence avec une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique du Tchad, complot contre l’État, complicité.
Ces accusations sont fondées sur les articles 95, 102 et 80 du Code pénal tchadien, qui prévoient des sanctions sévères pour de tels actes.
Cette affaire survient dans un contexte régional marqué par une forte présence russe en Afrique centrale, notamment à travers des partenariats militaires et économiques. Les relations entre le Tchad et la Russie ont connu une évolution ces dernières années, ce qui ajoute une dimension géopolitique complexe à cette enquête.
La présence de deux journalistes parmi les personnes mises en cause soulève des questions sur la liberté de la presse et le droit à l’information au Tchad. Le parquet a tenu à préciser que, bien que ces individus soient journalistes, ils sont soumis aux mêmes lois que tout autre citoyen, à l’exception des délits de presse, et qu’ils bénéficient du droit à la défense.
Une information judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités de chacun dans cette affaire. L’enquête devra établir la nature exacte des informations transmises, l’identité des destinataires et les motivations des personnes impliquées.
