Paul Biya : l’emblématique homme d’Etat camerounais
Comptabilisant plus de 40 années au pouvoir, Paul Biya dirige le Cameroun de main de maître depuis 1992. De la crise anglophone à la crise du Covid 19 en passant par les tentatives de coups d’Etat, le patriarche a su garder son pouvoir.
Né Paul Barthélemy Biya’a bi Mvondo, Paul Biya voit le jour le 13 février 1933 à Mvomeka’a arrondissement de Meyomessala situé dans le département du Dja-et-Lobo du Cameroun d’un père catéchiste qui a voit en son fils un homme d’église. Il commence alors son parcours scolaire à l’école catholique de Nden où il obtient son CEPE. Il fit ensuite au pré-séminaire Saint Tharcissius à Edéa (1948- 1950), au Petit Séminaire d’Akono (1950-1954) et au Lycée Général Leclerc où son cycle secondaire s’achève avec l’obtention du Baccalauréat, série Philosophie, en juin 1956.
Il poursuit ses études à Paris, au lycée Louis-le-Grand, à l’université de la Sorbonne, à l’Institut d’études politiques, où il obtient une licence en droit public en 1961, et à l’Institut des hautes études d’outre-mer.
De retour au Cameroun au lendemain des indépendances, il est aussitôt débarqué dans l’administration où il occupe successivement les portefeuilles de Chargé de mission à la présidence de la République, Directeur du Cabinet du Ministre de l’Education Nationale puis Secrétaire Général de la Présidence de la République.
En août 1968, il entre au Gouvernement comme Ministre Secrétaire Général à la Présidence. En juin 1972, il est promu Ministre d’Etat, Secrétaire Général à la Présidence de la République. Il occupe ces fonctions pendant cinq ans, puis est nommé Premier Ministre le 30 juin 1975. Toutes ces fonctions lui ont permis de maîtriser parfaitement l’appareil d’Etat.
Cliquez sur ce lien et intégrez notre groupe Télégram pour suivre l’actualité africaine
Cliquez sur ce lien pour télécharger notre application pour Android
Pour iOS
https://apps.apple.com/app/lacemac-infos/id1633092145
Accession au pouvoir
En juillet 1979, le Premier ministre Paul Biya devient le successeur constitutionnel du Chef de l’Etat en vertu de l’amendement constitutionnel issu de la Loi N° 79/02 du 29 juin 1979. Le 4 novembre 1982, le président Ahmadou Ahidjo démissionne. Deux jours après (6 novembre 1979), Biya prend les rênes du pays. En mars 1985, il rebaptise l’UNC (l’Union des Populations du Cameroun), parti unique du pays, RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais).
Pratiquement deux ans après sa prise de pouvoir, soit le 6 avril 1984, il échappe à une tentative de coup d’Etat orchestrée par des membres de la garde républicaine en accointance avec l’ancien président Ahidjo.
Au début des années 1990, il instaure le multipartisme et restaure la liberté d’association qui était quasi inexistante sous son prédécesseur.
Sa gestion pacifique et les nombreuses réformes en faveur de la relance de l’économie du pays lui ont permis d’être réélu en 1984, 1988, 1992, 1997 et en 2004 sans équivoque.
En 2011, il est à nouveau porté à la tête du pays en remportant 78% des voix.
Ce mandat a été secoué par de nombreuses crises dont la crise économique, l’afflux de réfugiés centrafricains ainsi que d’une insurrection séparatiste dans ses régions anglophones.
Grâce à sa connaissance du pays et à la qualité des hommes qui l’entourent, il a su juguler ses différentes tensions.
A l’issue de l’élection du 7 octobre 2018, il est à nouveau porté en triomphe au détriment de ses opposants qui peinent à s’unir.
Crise de la Covid-19
Démarrée officiellement le 6 mars 2020, la pandémie de la Covid-19 a fait ravage au Cameroun. Le pays est le deuxième pays le plus touché d’Afrique subsaharienne. Cependant, les autorités sanitaires camerounaises ont su apporter la réponse adéquate pour canaliser le mal. En novembre 2020, la docteure Elisabeth Carniel, directrice du Centre Pasteur du Cameroun à Yaoundé déclare : « Au Cameroun, très peu de personnes ont dû être hospitalisées. Peu sont mortes… ». Par ailleurs, les campagnes de vaccination massives ont permis d’atteindre le taux de couverture vaccinale, nécessaire pour l’immunité collective.
Démocratisation, libération des détenus politiques, pluralisme des candidatures caractérisent la gouvernance de Paul Biya. Le Cameroun est la première puissance économique de la Zone Cemac avec l’économie la plus diversifiée.
Mieux, le président de la République a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille en mettant sur pied l’opération « Epervier » qui a permis d’épingler de hauts fonctionnaires de l’État auteurs de détournements de fonds publics.