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24 novembre 2024
Politique

Dossier-Coopération bilatérale (3/3) : la France aboie, Touadéra passe

Dossier-Coopération bilatérale (3/3) : la France aboie, Touadéra passe

Macron Touadera Un petit rétro aux prolégomènes de cette dernière partie de notre dossier intitulé « Comment la France a poussé Touadéra dans les bras de la Russie ». L’épisode précédent montrait que c’est en Russie que le président Touadéra découvre la vérité dans le dossier des 1500 armes promises par la France du temps de Hollande.

A Sotchi, Touadéra rencontre Sergey Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères et apprend que le blocus russe était plutôt dirigé contre la France, et donc salutaire à la partie centrafricaine. Puisque en violation de toute règle, la France s’apprêtait à leur fournir des armes usagées, ce qu’interdit une jurisprudence du Conseil de sécurité des Nations unies. Laquelle dispose que des armes saisies sur un terrain de conflit ne peuvent être réutilisées mais doivent être détruites.

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Partageant l’urgence sécuritaire face à laquelle se trouve Bangui, la Russie décide alors promptement et volontairement de lui fournir 3000 armes neuves, soit le double de celles vétustes promises par la France. A ce niveau, il importe d’insister sur la transparence dont a fait preuve la Russie dans sa démarche de générosité.

La France mécontente d’être démasquée

Voyant la situation lui échapper, la France sans scrupules dévoile son vrai visage. Car, « le nouveau véto va venir cette fois-ci de Paris qui estime que la règle veut que pour remettre des armes à une armée, il faut qu’elle soit d’abord formée à leur maniement. Cette fois-ci c’est Paris qui bloque la livraison des armes à la République centrafricaine ».
En conclusion partielle ici, il faut retenir que dès le départ, la France a voulu la faillite totale de l’Etat centrafricain. Pour après revenir jouer aux pompiers. « Vous allumez le feu pour venir jouer aux pompiers après », a élégamment dénoncé le ministre des Affaires étrangères du Mali Abdoulaye Diop Abdoulaye Diop, lundi 25 octobre 2022 lors du 8e forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, tenue sous le thème « l’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souverainetés ».

Comme on peut s’y attendre, la France ne baissera pas les bras. Elle qui s’affichait comme pro-Centrafrique, va maintenant chercher à confondre la Russie, la présenter comme l’Etat en porte – faux avec la bienséance. Vu l’alibi brandi, la Russie décide de se conformer et annonce l’envoi d’instructeurs pour pallier au véto français au Conseil de sécurité de l’Onu.

La Russie n’en a même pas fait un sujet tabou. « Des notifications sont adressées dans ce sens au Conseil de sécurité. La Russie va … indiquer la composition des instructeurs. Tout est donc fait et mis à la connaissance des Etats membres du Conseil de sécurité. A la livraison des armes notifiées, tous les Etats membres du Conseil de sécurité accrédités en Rca sont présents : la France, les Etats-Unis, la Chine, le Royaume-Uni via la représentation de l’Union européenne. Voilà comment la Russie entre officiellement en République centrafricaine ».

Résultats spectaculaires

En quelque mois, l’appui des instructeurs russes aux soldats centrafricains produit des résultats spectaculaires. Si Bangui tient debout jusqu’à ce jour, c’est bien grâce à cet appui à la rescousse de la Russie. Les rebelles appuyés, équipés par la France qui profite de leurs actions de déstabilisation, sont aujourd’hui en déroute. Ce succès a convaincu Touadéra qui a finalement décidé signé un accord de coopération militaire en 2018 avec la Russie.

La France ne le voit pas d’un bon œil. Il ne pouvait en être autrement. Elle actionne alors le bouton de la diabolisation. Les médias occidentaux aux ordres tels que RFI, France 24, DW, Le Point…-vont être mis à contribution. Sans oublier des Ong et autres prétendues organisations de défense des droits de l’Homme. Chaque jour désormais, chaque heure, chaque seconde, un article à charge contre Touadéra est balancé sur la toile. Les rédacteurs ne disent rien des faits chronologiques, ayant conduit à l’arrivée vitale de la Russie en Centrafrique. Eux, on peut le leur concéder, mais pas à Macron qui pousse l’indignité jusqu’à qualifier Touadéra de président « otage du groupe Wagner ».

« A Paris le président centrafricain est devenu un paria, celui qui a fait venir les mercenaires, celui qui est en train de livrer les richesses de la Centrafrique à la Russie. Bizarre ! A aucun moment personne ne rappelle que c’est Paris, le président Macron lui-même qui l’a mis dans les bras de la force Wagner qu’on présente partout comme des supplétifs qui agissent pour le compte du Kremlin. Si on avait maintenu Sangaris sur place il (Touadéra) n’aurait jamais pensé faire recours à eux (Wagner). Si en retirant contre son gré Sangaris on lui avait donné des armes, il n’aurait jamais eu recours à cette force. La nature a horreur du vide ». Le président Touadéra a été patriotique sur ce coup, conclut Alain Foka.

En lisant à tête reposée ces trois parties de notre dossier, le lecteur se fait aisément son propre opinion. Il comprend que la Centrafrique s’est retrouvée dans les bras de la Russie au bout d’un long parcours caractérisé par la méchanceté, la trahison et l’hypocrisie de la France. Ainsi, le lecteur pourra désormais se moquer sérieusement d’Emmanuel Macron prompt à diaboliser le président Touadéra mais jamais honnête pour présenter des excuses au Mali après 9 ans de présence catastrophique de Barkhane au Sahel.

Violation des droits humains, vraiment ?

Il nous plaît de dire un mot sur les accusations d’exactions, de violation des droits humains qu’en occident, la force Wagner essuie. Il faut dire sans gant que même la force Sangaris n’est pas immaculée.
Le journal anglais « The Guardian » rapporte par exemple que des soldats français « ont notamment abusé sexuellement de quatre garçons, âgés de 9 à 13 ans, « affamés et sans abri » en échange « de nourriture ou d’argent » dans un abri aux abords de la barrière d’accès à l’aéroport de Bangui, gardé par des soldats français ». Et pas que. « Un petit garçon m’a expliqué qu’un militaire lui avait demandé de le masturber puis lui avait fait pipi dans la bouche », révèle Gallianne Palayret, fonctionnaire de l’Onu en poste à Bangui au moment des faits.

Aussi, Wikipédia, se basant sur d’autres sources, apprend qu’une fillette et son frère de sept et neuf ans, racontent avoir dû faire des fellations sur des militaires français contre une bouteille d’eau et un sachet de biscuits. Aussi, « un responsable de l’Onu indique qu’en 2014, un officier français de Sangaris aurait-il déshabillé, attaché et forcé trois jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec un chien en échange d’une petite somme d’argent ».
En somme, la France doit reconnaître que ce que la Centrafrique n’a pas obtenu avec elle, elle l’a et continue de l’avoir aux côtés de la Russie : une coopération honnête et efficace profitable à toutes les parties. La France ne doit s’en prendre qu’à elle-même. Sa perte d’influence en Afrique n’est que la résultante logique de sa face obscure. Ses revers iront davantage grandissants sur le contient !

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