3 décembre 2024
Société

Développement : « la République centrafricaine peut sortir des millions d’habitants de la pauvreté en transformant son secteur agricole vital », Banque mondiale

Développement : « la République centrafricaine peut sortir des millions d’habitants de la pauvreté en transformant son secteur agricole vital », Banque mondiale

La Banque mondiale estime que « la République centrafricaine peut sortir des millions d’habitants de la pauvreté en transformant son secteur agricole vital, pour entraîner la croissance économique », lit-on dans la dernière édition de sa note sur la situation économique dans ce pays d’Afrique centrale publiée le 10 mars 2023,

Ce secteur emploie actuellement près de 75 % des Centrafricains, en majorité des femmes, qui vivent de l’agriculture. Mais la plupart des emplois dans ce secteur sont dans l’informel. Pire, « le manque d’investissement et de modernisation ainsi que par la faiblesse des infrastructures » ont freiné le secteur, note la Banque mondiale dans son rapport intitulé « Se prémunir face aux risques croissants : apporter une réponse aux défis macro-budgétaires et libérer le potentiel du secteur agricole ».

L’institution de Bretton woods appelle alors à des réformes profondes pour revitaliser le secteur.
« Il est urgent de mettre en œuvre des réformes profondes et soutenues pour revitaliser le secteur agricole, qui contribue de manière significative à la réduction de la pauvreté, en particulier à l’heure où l’économie centrafricaine fait face à des crises multiples. La hausse des prix des produits alimentaires et du carburant, la perturbation des chaînes d’approvisionnement, les troubles politiques entraînés par l’adoption de la loi sur les cryptomonnaies, ainsi que l’impact de la guerre en Ukraine ralentissent la croissance économique en RCA, avec des risques orientés à la baisse », écrivent les experts.

La Banque mondiale ne parle pas dans le vide. Elle sort des propositions concrètes. «La RCA dispose d’abondantes terres arables et d’un climat favorable à l’agriculture et à l’élevage. Une stratégie globale soutenue par des réformes concrètes, permettrait de libérer le potentiel du secteur agricole, de protéger les moyens de subsistance, d’accélérer la croissance, de créer de l’emploi, et d’améliorer les conditions de vie des Centrafricains», a déclaré Guido Rurangwa, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la République centrafricaine.

Selon Radio Ndeke Luka, la Banque mondiale propose cinq (5) domaines prioritaires pour la relance du secteur agricole centrafricain et sa transformation en « un moteur pour la croissance et la prospérité ». Les experts de l’institution basée à Washington inciter les autorités à renforcer le cadre réglementaire pour la finance agricole en mettant en place une base de données nationale des agriculteurs, faciliter l’accès au financement par des prêts ou crédits, faciliter l’accès au marché à travers la réhabilitation ou la construction des routes, élaborer d’un code agropastoral afin de guider l’acquisition et la garantie des terres agricoles, enfin, doter les agriculteurs en intrants et équipements nécessaires à leurs activités.

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Echo favorable

L’analyse de la Banque mondiale a rencontré un accueil favorable du côté du gouvernement de Touadéra. Le Premier ministre, Félix Moloua partage l’importance de mettre un accent particulier sur l’agriculture, rapporte la Radio qui poursuit que le gouvernement envisage de transformer les pistes de solutions en projets.
« La situation économique passe par une revue de la situation globale sur le plan macroéconomique de la RCA avec tous les indicateurs et aussi, les données au niveau agricole. En synthèse, il y a des pistes de solutions qui peuvent servir de base de réflexion ou qui peuvent constituer des projets que le ministère de l’agriculture ou le gouvernement peuvent mettre en œuvre », a indiqué Eric Rokossé Kamot, ministre de l’Agriculture et du Développement rural.

Cependant, le gouvernement reproche également au document d’être « pessimiste ». Pour cause, « Certaines avancées économiques ou des efforts du gouvernement ne sont pas pris en compte. Donc, il est question d’intégrer tout le côté positif. Nous avons l’impression que c’est un document pessimiste où il n’y a aucune lueur d’espoir, alors qu’il devait nous servir de guide afin d’apporter des solutions concrètes dans le domaine de l’agriculture », a quand même critiqué Eric Rokossé Kamot, ministre de l’Agriculture et du Développement rural.

Radio Ndeke Luka souligne que les travaux, ayant abouti à la finalisation du rapport, ont débuté en 2021. Il révèle aussi que les investissements publics dans le secteur agricole représentent moins de 3% des dépenses du secteur public, du moins au cours de la dernière décennie.

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