Centrafrique : La Cour pénale spéciale rouvre ses portes sur des crimes de guerre
La Cour pénale spéciale de Bangui a repris ses audiences après une pause de plusieurs mois. Au cœur des débats : des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés commis en 2020 dans la ville de Ndélé, à l’est de la République centrafricaine.
Quatre suspects, Azor Kalite, Chafardin Moussa, Antar Hamat et Oscar Wordjono-Drogba, sont accusés d’avoir participé à des affrontements entre factions armées du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Ces violences auraient entraîné la mort de dizaines de civils, principalement des Goulas et des Roungas.
Selon l’accusation, les suspects, identifiés grâce à des foulards jaunes portés lors des attaques, auraient été arrêtés en possession d’un arsenal de guerre. Les avocats des parties civiles affirment que ces violences étaient préméditées et qu’elles visaient à terroriser la population. Ils demandent à la Cour de reconnaître les accusés coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Le parquet spécial a requis des peines allant de 20 à 30 ans de prison pour les quatre accusés. Il a détaillé les atrocités commises : tueries, pillages, mutilations, viols et tortures. Ces actes, a-t-il souligné, portent atteinte à la dignité humaine et constituent des crimes imprescriptibles.
Créée en 2015, la Cour pénale spéciale a pour mission de juger les graves violations des droits de l’homme commises en Centrafrique depuis 2003. La reprise de ces audiences marque une étape importante dans la quête de justice pour les victimes de ces conflits.