Cameroun : le développement du secteur rural comme riposte à la crise alimentaire aiguë qui touche plus de 3,5 millions de la population
L’insécurité alimentaire sévit au Cameroun. Entre octobre et décembre 2022 seulement, plus 3,5 millions de camerounais (3 597 014) sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, soit 13,23 % de la population globale du Cameroun.
Ce chiffre marque une double augmentation ; d’abord, par rapport à la période de janvier à avril 2022 pendant laquelle la population en crise alimentaire aiguë s’élevait à 2, 8 millions, soit une hausse de 0,7 million. Ensuite, une hausse de 36, 81% comparativement à 2021 sur la même période. 2 272 000 de Camerounais étaient alors en situation de crise alimentaire aiguë.
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Le journal EcoMatin qui rapporte ces statistiques, s’appuie sur les résultats du second Cadre harmonisé d’identification des zones à risques et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle de l’année 2022, dévoilé par Gabriel Mbairobe, le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader).
S’agissant des causes, le rapport du Minader réalisé en collaboration avec plusieurs organisations internationales dont « Action contre la faim », évoque l’insécurité et les catastrophes naturelles responsables de la situation catastrophiques de quelques 240 233 personnes. Les régions les plus critiques au Cameroun sont celles du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, « toujours empêtrées dans la crise anglophone », déplore EcoMatin, sans occulter les régions de l’Extrême-Nord, « qui a subi, il y a quelques semaines, les pires inondations depuis 10 ans ».
Le journal apprend que plus de 60% de la population en insécurité alimentaire aiguë recensée entre octobre et décembre 2022 vivent au niveau de ces trois circonscriptions administratives. « La situation alimentaire et nutritionnelle est bonne dans 9 départements qui sont en phase minimale. Elle est relativement acceptable dans 32 départements qui sont sous pression contre 24 en 2021. Par contre on observe une dégradation dans 17 départements qui sont en phase de crise, contre 12 en 2021 ; dont 7 départements dans le Nord-Ouest, 5 départements dans le Sud-Ouest, 1 département dans le Littoral (Wouri), 4 à l’Extrême-Nord. Aucun département n’est en situation d’urgence ou de famine», a reconnu le ministre Gabriel Mbairobe, cité par notre source.
Au regard de cette situation, le gouvernement prévoit de consentir 400 milliards en 3 ans, dont 133,3 milliards dès l’année prochaine afin d’augmenter la productivité du secteur rural.