Audition des personnes arrêtées au Tchad : deux choses fâchent le Barreau qui annonce une cessation d’activités
Le Barreau du Tchad cesse toutes ses activités sur toute l’étendue du territoire pendant la période de la tenue de l’audience dite foraine à Koro-Toro concernant les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations du 20 octobre 2022. Il réclame leur libération et remise à leurs familles respectives. L’annonce a été faite, lundi 28 novembre 2022 lors d’une conférence de presse.
Deux choses fâchent les avocats tchadiens. Primo, ils estiment que l’arrestation des manifestants n’a pas suivi la procédure légale. Autrement, il ne revient pas aux forces de l’ordre ne relevant pas des autorités judiciaires de procéder ainsi à une vague d’arrestation tant de nuit que de jours. Cela frise, selon le Bureau, des “enlèvements” arbitraires.
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Ces personnes sont restées sans assistance juridique avant que le Tribunal de Grande Instance de N’Djamena et le Parquet d’instance près ledit Tribunal puisse se déplacer suivant un ordre de mission ministériel afin, de procéder à l’audition sur procès-verbal d’enquête préliminaire aux dits lieux, ceci en “violation des règles de procédures” prévoyant une assistance d’avocat ou une personne du choix du mis en cause, a dénoncé la secrétaire de l’Ordre des avocats du Tchad, Me Koulmem Nadjiro.
Secundo, le lieu de leur détention, en l’occurrence la prison de haute sécurité de Koro Toro, n’est pas territorialement adéquat. Le Barreau du Tchad, « oppose donc un refus catégorique de plaider devant une juridiction de N’Djamena siégeant en dehors de son ressort territorial à Koro-Toro dans une prison sans accès à la population au “prétendu nom d’audience foraine” alors que la loi a consacré l’organisation des audiences foraines que dans les ressorts juridictionnels des juridictions et non en dehors desdits ressorts », rapporte tchadinfo, citant Me Koulmem Nadjiro.
Au total, le Barreau parle de “mascarade”, et jure de rester attaché au respect des droits humains que le nouveau code de procédure pénale du Tchad protège à travers ses dispositions allègrement violées par les autorités tant gouvernementales que judiciaires”.