Affaire Martinez Zogo : Le tribunal militaire alourdit les charges et le procès s’enlise
Un nouveau rebondissement dans l’affaire Martinez Zogo. Le procès de l’assassinat du journaliste camerounais, Martinez Zogo, a connu un nouveau tournant ce lundi 11 novembre. Le tribunal militaire de Yaoundé a non seulement rejeté toutes les exceptions soulevées par la défense, mais a également décidé d’alourdir les charges pesant sur certains accusés.
Des exceptions rejetées, des charges alourdies
Les avocats de la défense avaient formulé de nombreuses requêtes pour faire annuler le procès, mettant en avant des vices de procédure tels que des perquisitions illégales. Le tribunal a balayé d’un revers de la main ces arguments, les jugeant « précoces et infondés ». Par ailleurs, s’appuyant sur de prétendues « simples erreurs matérielles » dans l’ordonnance de renvoi, le tribunal a décidé de requalifier certaines inculpations. Ainsi, Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko sont désormais poursuivis pour complicité de torture, une accusation supplémentaire qui pourrait alourdir leurs peines potentielles.
Une décision contestée par la défense
Cette décision du tribunal a suscité la colère des avocats de la défense qui ont dénoncé une « justice expéditive » et annoncé leur intention de faire appel. Me Ndjana Ndjana, avocat de Maxime Eko Eko, a qualifié cette décision de « coup de tonnerre ». Me Mbuny, conseil de Justin Danwe, a quant à lui souligné le caractère inédit de cette modification unilatérale de l’ordonnance de renvoi.
Le procès, qui a été renvoyé au 2 décembre pour l’ouverture des débats sur le fond, s’annonce long et complexe. Les avocats de la défense vont devoir mettre en œuvre de nouvelles stratégies pour défendre leurs clients, face à un tribunal qui semble déterminé à faire avancer le dossier.
Pour rappel, l’affaire Martinez Zogo a suscité une vive émotion au Cameroun et à l’international. Ce procès est donc très attendu et les enjeux sont multiples. Il s’agit non seulement de faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat du journaliste, mais également de juger les responsables et de renforcer l’État de droit au Cameroun.