Tchad : sortie très subtile des évêques sur l’actualité sociopolitique
Une bonne partie du traditionnel message de Noël de la Conférence des évêques du Tchad (CET), s’est intéressée à la situation sociopolitique du pays. Le message délivré ce vendredi 9 décembre s’adresse aussi bien à la communauté internationale qu’aux dirigeants nationaux.
Les évêques se disent reconnaissants à la Communauté internationale et aux pays amis pour l’attention qu’ils portent au Tchad dans les ”moments difficiles”, rapporte tchadinfos.
Mais la CET n’est pas allée que dans le sens du poil. En témoigne cet extrait digne de décryptage. «Cependant, que votre attention ne s’arrête pas seulement au niveau des gouvernants, mais aussi au peuple qui souffre. Aussi, nous vous invitons à plus de cohérence et d’objectivité dans vos prises de position sur la situation au Tchad», a interpellé la CET.
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Une sortie des évêques ne saurait occulter les manifestations violemment réprimées du 20 octobre dernier. Plusieurs morts, des blessés et des centaines d’arrestation ont été enregistrés dans ces mouvements opposés à la prolongation de la transition, décidée à l’issue du Dialogue National inclusif et souverain. Plusieurs manifestants jugés ont déjà écopé de lourdes peines de prison (1 à 2 ans).
La CET qualifie ces événements de ‘’plaie ouverte’’ au seuil de la seconde de la transition. Se prévalant d’un rôle de promotion de la paix et la solidarité entre les peuples, les évêques enseignent que «Le rôle premier des gouvernants est d’assurer le bien-être du peuple. Un bon gouvernant est un homme de parole qui fixe des objectifs clairs et s’y tient».
Au total la CET a mis des gants pour cracher des vérités à demi mot. Elle exhorte, ainsi par exemple, les dirigeants à mettre leurs compétences au service de la Nation et non au service de «vos intérêts personnels et ceux de votre entourage».
Le Tchad fait partie des pays les plus pauvres de la planète. La CET demande alors à la communauté internationale d’accompagner le peuple tchadien vers le développement durable en luttant contre la mal gouvernance et les injustices, sources d’insécurité et du terrorisme.
Aussi, «Aucune démocratie ne peut se construire en voulant éliminer toute opposition», ont asséné les évêques du Tchad.
