Cameroun : la dette intérieure s’établit à 2 998 milliards FCFA à fin septembre 2022
La Caisse autonome d’amortissement (Caa), gestionnaire de la dette publique au Cameroun, a enfin dévoilé la situation du pays en matière de dettes (extérieure et intérieure).
De janvier à fin septembre 2022, les nouveaux emprunts du pays de Paul Biya auprès des bailleurs de fonds internationaux, s’élèvent à environ 423,4 milliards de Fcfa, rapporte Investir au Cameroun, citant la « note de conjoncture sur la dette publique » de la Caa.
La dette intérieure, elle, a atteint 2 998,5 milliards Fcfa au 30 septembre 2022, dont 52,5%, soit 1 573,2 milliards Fcfa comme titres publics que l’État émet régulièrement sur le marché de la Beac et sur le marché financier sous-régional.
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78,89% de la dette extérieure, soit environ 325 milliards Fcfa ont été contractés sous forme de prêts-projets. « Le reste, soit 98 milliards de Fcfa, représente les appuis budgétaires décaissés par le Cameroun dans le cadre du Programme économique et financier (Pef) actuellement en cours avec le Fmi, indique le site d’informations.
« En termes de réalisation au 30 septembre 2022, le plafond des nouveaux engagements est respecté aussi bien par rapport à la Loi des Finances (soit un taux d’exécution de 47%) que dans le cadre du PEF en cours (soit un taux d’exécution de 64%) », souligne la Caa. En effet, apprend-on, le plafond des nouveaux engagements extérieurs fixé pour l’année 2022 est de 650 milliards de Fcfa, dont 230 milliards de Fcfa en non concessionnel. Dans le cadre du programme en cours avec le Fmi, ce plafond est établi à 512,9 milliards de Fcfa en valeur actualisée », explique Investir au Cameroun.
Changement de stratégie
Au cours de la période sous revue, « la dette intérieure du Cameroun est largement dominée par les obligations du Trésor assimilables (Ota). L’encours de ces titres de longs termes émis sur le marché de la Beac, et dont la maturité oscille entre plus d’un an et 10 ans, atteint 1031,3 milliards de Fcfa à fin septembre 2022, selon les données de la Caa », retient Investir au Cameroun.
Le média renchérit que « la part des obligations du trésor (Ot) émises sur le marché financier sous-régional par le Cameroun en 2018 (reste 100 milliards de Fcfa à payer) et 2022 (reste 235 milliards de Fcfa à payer), respectivement pour des maturités de 5 et 7 ans. Les bons du Trésor assimilables (Bta), titres publics dont la maturité n’excède pas 52 semaines, quant à eux, pèsent 206,9 milliards de Fcfa dans la dette intérieure du Cameroun à fin septembre 2022.
Enfin, la configuration de la dette intérieure du Cameroun s’explique par le changement de stratégie opéré par le Trésor public dès l’année 2019, croit le site d’information.
Samuel Tela, directeur de la trésorerie à la direction générale du Trésor du ministère des Finances explique ainsi ce changement : Le Cameroun, dit-il, « s’est recentré sur le marché monétaire de la Beac, qui est le marché traditionnel des Trésors publics et des banques, pour émettre des Ota dont la durée moyenne du prêt est plus longue que les emprunts obligataires. Les Ota offrent un délai de grâce plus long à l’État, dans la mesure où le principal n’est remboursé qu’au terme de sa maturité, contrairement aux emprunts obligataires dont le remboursement intervient généralement par quart, à partir de la 2e année ».
