Tchad : désert de salles de cinéma, les anciennes transformées en magasins
Le Tchad manque de salles de cinéma. Les maisons qui avaient boosté le secteur au début des indépendances sont aujourd’hui en ruine. Plusieurs ont été simplement transformées en établissements commerciaux. La situation agace les acteurs.
Elles sont 7, ces salles de cinéma qui drainaient un monde fou de cinéphiles au Tchad au lendemain de l’indépendance voire bien avant. Ce sont entre autres, la Normandie, le Vogue, le Shéhérazade, le Rio. Aujourd’hui, cette gloire, cette période de rayonnement cinématographique est derrière. Seules les vielles personnes en sont nostalgiques. Les jeunes générations les ont connus comme magasins.
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Tel est le cas, parmi tant d’autres, du Ciné Vog et du Ciné Etoile. Le premier « a été repris et réfectionné pour servir à d’autres fins. Il sert désormais de siège à l’agence de voyage et de services touristiques Tchad Evasion, qui assure un service d’accueil, de vente de billets d’avion, de location de voitures, ou de visites touristiques dans le Tibesti, l’Ennedi, le parc national Zakouma, le Lac Tchad, etc. », déplorait en 2010 africine.org/
Le Ciné Etoile aussi n’est plus une salle de cinéma. À sa place « s’est érigé un grand immeuble abritant les locaux du plus grand opérateur de téléphonie mobile au Tchad, Zain, appelé Celtel auparavant. Voici comment se présente la situation actuelle des salles de cinéma à N’Djaména », illustre la plateforme.
Manque de vision
« La question du manque de salles de cinéma est un débat d’actualité » au Tchad, confirme Alwihdainfo.com. Le constat de la ruine des salles de cinéma est le même, onze ans après l. C’est du moins ce qu’il ressort de cette publication du site d’informations Alwihdainfo.com ce mardi 25 octobre 2022.
« Aujourd’hui, ces lieux de loisirs, de diversité culturelle, sont devenus une histoire ancienne pour cette nouvelle génération. À quoi ressemblent ces endroits à l’heure actuelle ? Le Vogue et le Shéhérazade sont transformés en lieux de commerce. Le Normandie, un dépotoir et le Rio, une partie devenue une zone habitée. C’est ce que l’on peut retenir de ces lieux autrefois prestigieux », constate l’auteur.
A en croire Alwihdainfo.com, la situation est due à un manque d’ambition dans le secteur. La plateforme désigne comme responsables, les différents gouvernements successifs. « Le Tchad a connu des présidents violents, éloignés de la culture, à commencer par Hisséne Habré à Deby. Ces lieux ont perdu de leur valeur à jamais », accuse un interlocuteur du web média.
Les populations se sont donc tournées vers leurs postes téléviseurs. Du côté des créateurs, le manque de salles plombe le secteur, selon des observateurs. « Cependant, la majorité des familles sont amoureuses de leur télévision, avec des films piratés sur un support Usb. Les jeunes se rendent dans les ciné-clubs pour regarder le football et des films violents ou pornographiques. Ce manque de salles de cinéma est un facteur qui cloue les initiatives artistiques des jeunes cinéastes ».