Vivre-ensemble : l’artiste-chanteur tchadien Zakaria Achair honoré
Au Tchad, l’artiste-chanteur tchadien Zakaria Achair est reconnu comme artisan du vivre-ensemble harmonieux. La plateforme “Vivons tous ensemble” l’a décoré mercredi 23 novembre lors d’une cérémonie.
« C’est lors d’une cérémonie que j’ai rencontré l’artiste Zakaria Achair pour la première fois. Avant je le voyais seulement sur les réseaux sociaux. Dans ces chansons il chante le vivre-ensemble et l’unité entre les Tchadiens. Comme nous aussi à travers notre plateforme “vivons tous ensemble” on mène le combat, on s’est dit pourquoi ne pas le décorer pour ses œuvres”, a justifié Fatimé Boukar Kosseï, la coordonnatrice de la plateforme.
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“Vivons tous ensemble ” est une plateforme qui milite pour la préservation de la paix et la promotion du vivre-ensemble. Elle regroupe une cinquantaine d’association de la société civile, clarifie tchadinfos.com/
Sentiment de domination
La question du vivre-ensemble est délicate au Tchad. « Le sentiment d’un « rapport de domination » est au cœur des tensions sur le vivre-ensemble » dans ce pays, constate Ccfd- Terre solidaire. Ce sentiment produit des tensions entre les agriculteurs et éleveurs, au sein des communautés, des jeunes, mais aussi des rébellions. Il y a aussi le « contentieux chrétiens-sudistes/musulmans-nordistes, issu de l’histoire et de la géographie – même s’il est aujourd’hui largement atténué – continue de traverser la société tchadienne autour, notamment, de la notion de laïcité – et donc de la place des religions dans la société, ou de la langue, avec une communauté arabophone et une francophone ».
Les relations entre chrétiens et musulmans constituent l’exemple le plus illustre. Une bonne partie des chrétiens a le sentiment d’être dominée et marginalisée par les musulmans, rapporte Ccfd- Terre solidaire.
« En 2016, Fortunat Alatarat, le coordinateur de Grave, association partenaire du Ccfd-Terre Solidaire au Tchad, a organisé une rencontre de jeunes leaders associatifs catholiques, protestants et musulmans pour parler des préjugés qu’ils avaient les uns sur les autres. Les jeunes chrétiens ont décrit les musulmans comme des terroristes, des meurtriers et des voleurs qui considéraient les chrétiens comme leurs esclaves. Les jeunes musulmans ont présenté les chrétiens comme des alcooliques, des ignorants et des sorciers. Pour eux, la religion chrétienne n’est pas une religion. Ces regards très méprisants témoignent des préjugés encore profondément ancrés dans une grande partie de la population », déplore Ccfd- Terre solidaire.
