Tchad : le gouvernement s’attaque à la fistule obstétricale, un sujet tabou
La fistule obstétricale est une lésion qui entraîne une communication anormale entre le vagin et la vessie, ce qui provoque une perte de contrôle d’urine chez la femme. Sur plus de 600 000 femmes qui en sont victimes, au moins 1/3 se trouvent en Afrique.
Ce problème de santé n’a pas l’attention qu’il faut. Au Tchad par exemple, la fistule obstétricale est « un sujet qui entraîne le plus souvent l’exclusion », déplore le web média tchadinfos. « Au Tchad, selon une étude menée entre 2014 et 2015, 2,1% des femmes sont victimes de fistule obstétrique. Nous estimons entre 500 à 1000 cas de fistule obstétricale par an », dévoile le Dr Moussa Sakine au site d’information tchadinfos.
« Plusieurs facteurs de risques interviennent dans la fistule obstétricale. Nous avons le mariage précoce et la grossesse précoce. Si une fille tombe enceinte avant 18 ans, cela cause énormément de problèmes, car le bassin est encore immature. Comme deuxième facteur de risques, nous avons la mutilation génitale et la dernière est le retard de l’accouchement par des personnes non qualifiées », poursuit-il.
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Le gouvernement a créé en 2011 le centre national de santé, de reproduction et de prise en charge en fistule obstétricale qui « redonne le sourire aux femmes qui ont perdu l’espoir », salue tchadinfos. La fistule obstétricale est donc une grande préoccupation pour le pouvoir. D’ailleurs, ajoute le médecin, « la prise en charge des malades de fistule est totalement gratuite dans les centres ». Depuis la création du centre en 2011, « nous avons opéré plus de 3364 malades avec un taux de guérison de 85% », apprend le médecin.
Le gouvernement a aussi construit des centres de prise en charge des malades de fistule dans six provinces du Tchad. La sensibilisation, insiste Dr Moussa Sakine, est important dans la lutte contre la fistule obstétrique.
« Il faut toujours prévenir les fistules obstétriques par les sensibilisations et aussi, j’exhorte les femmes à suivre régulièrement la consultation prénatale. Il faut aussi noter que le centre rencontre plusieurs difficultés dans la prise en charge et l’insertion socioéconomique des patientes de la fistule. J’exhorte les organisations de nous venir en aide », plaide-t-il.