RDC-Rwanda : jusqu’où ira le M23 ?
Ces dernières années, les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues. Au cœur des tensions, le mouvement du 23 mars (M23) actif dans l’est du Nord-Kivu où il contrôle plusieurs territoires et menace de s’emparer de Goma, la capitale de la province. Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement les rebelles. Accusation que Kigali dément. Les tentatives de médiation n’ont véritablement pas permis d’instaurer un cessez-le-feu. Le M23 ne recule pas.
La tension est toujours palpable entre les deux Etats. Les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame continuent de se regarder en chiens de faïence. Le premier accuse son homologue d’aider et d’équiper le M23 mouvement rebelle qui commet des exactions dans l’Est de la RDC. Accusation rejetée en bloc par le Rwanda. Se basant sur des « effets militaires » considérés comme preuves du soutien rwandais au M23, Kinshasa a pris des mesures conservatoires. L’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa a été expulsé du territoire congolais. Ce qui n’a fait qu’aggraver la tension. De son côté, le Rwanda estime que le conflit avec le M23 est un « problème strictement congolais ». « Kinshasa n’a pas négocié de manière équitable avec tous les groupes armés dans le cadre du processus de paix de Nairobi. C’est le cas probablement avec la branche du M23 dirigée par Sultani Makenga et Bertrand Bisimwa. Écartée des discussions en avril, celle-ci a récemment repris les armes. « Il y a des frustrations liées au fait que le gouvernement congolais n’a pas appliqué ses engagements au sujet de groupes armés qui tentent de déstabiliser le Rwanda » soutient Vincent Biruta, ministre rwandais des affaires étrangères.
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« Nous ne sommes pas concernés par l’accord de cessez-le-feu, nous ne comptons pas reculer »
Au lendemain du mini-sommet de Luanda convoqué par le président angolais, le M23 par la voix de son porte-parole a déclaré ne pas être vraiment concerné par les décisions prises, puisque n’y étant pas représenté. En effet, à l’issue de cette rencontre qui a eu lieu entre le président congolais et le ministre des affaires étrangères du Rwanda il a décidé de la cessation des hostilités et du retrait des rebelles des zones conquises. Le M23 n’a pas reculé d’un pouce.
Ils ont multiplié leurs offensives. Bien qu’il nie toute implication, le mouvement rebelle est accusé par le gouvernement congolais d’avoir récemment massacré plus d’une centaine de personnes à Kishishe village du territoire de Rutshuru à environ 70 km au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Le M23 semble déterminé à aller jusqu’au bout, quitte à compromettre définitivement les relations de bon voisinage rwando-congolaises.
