
RDC : L’Angola propose des négociations directes entre Kinshasa et le M23
Un développement significatif est intervenu dans la crise qui secoue l’est de la République démocratique du Congo (RDC). À l’issue d’une récente rencontre à Luanda entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et angolais João Lourenço, ce dernier, agissant en tant que médiateur, a annoncé l’intention de l’Angola de faciliter des « négociations directes » entre le gouvernement de Kinshasa et le groupe armé M23. Cette initiative marque un changement notable dans l’approche diplomatique, alors que les discussions directes avec le M23 ont longtemps été considérées comme une ligne rouge par le gouvernement congolais.
L’annonce de la présidence angolaise a été accueillie avec une prudence mesurée à Kinshasa. Tina Salama, porte-parole de la présidence congolaise, a déclaré que le gouvernement « prend acte » de la « démarche angolaise » et attend de voir « la mise en œuvre de cette démarche ». Elle a également rappelé l’existence du processus de Nairobi, un cadre de négociations déjà établi. Par le passé, le président Tshisekedi a insisté sur le fait que toute négociation devait se tenir avec le Rwanda, qu’il considère comme le « maître » du M23.

Cette annonce intervient à la veille d’événements diplomatiques majeurs. Un sommet de la région d’Afrique australe consacré à la RDC est prévu, ainsi qu’une nouvelle réunion du Conseil de sécurité des Nations unies dédiée à la situation dans l’est du pays. Ces rendez-vous pourraient jouer un rôle déterminant dans l’évolution du conflit.
La proposition de l’Angola soulève des questions importantes quant à la possibilité d’un dialogue direct entre Kinshasa et le M23. Les défis restent nombreux, mais cette initiative pourrait ouvrir une nouvelle voie vers une solution pacifique dans une région en proie à l’instabilité.
Le conflit dans l’est de la RDC dure depuis des décennies, impliquant une multitude de groupes armés, dont le M23. Ce dernier, principalement composé de Tutsis congolais, a repris les armes en 2021, accusant le gouvernement de Kinshasa de ne pas respecter ses engagements. Le conflit a entraîné le déplacement de millions de personnes et une grave crise humanitaire.
L’Angola, sous la direction du président João Lourenço, a joué un rôle de médiateur dans la crise. Le pays a déployé des efforts diplomatiques pour faciliter le dialogue entre les parties en conflit et promouvoir une solution pacifique. L’annonce de négociations directes entre Kinshasa et le M23 est une nouvelle étape dans cette médiation.
