Le Gabon se dote d’une nouvelle Constitution : un équilibre délicat entre présidentialisme et parlementarisme
Les parlementaires gabonais ont soumis au président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, leurs propositions d’amendements à la nouvelle Constitution. Le texte, fruit des travaux d’une Assemblée constituante réunie en septembre 2024, devrait être soumis à référendum avant la fin de l’année.
Parmi les points clés de ce projet, on retrouve notamment la question du régime politique. Selon Jean Bosco Ndjounga, premier secrétaire de l’Assemblée nationale, les parlementaires ont opté pour un système hybride, combinant les éléments du régime présidentiel et du régime parlementaire. « Le président de la République aura un pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale, tandis que le Parlement conservera la motion de censure », explique-t-il.
Une des principales modifications par rapport à l’avant-projet concerne le maintien du poste de Premier ministre. « Dans l’avant-projet, il n’y avait pas de Premier ministre. Mais dans la proposition du Parlement, le Premier ministre revient », précise Jean Bosco Ndjounga. Cette décision vise à rééquilibrer les pouvoirs et à renforcer le rôle du Parlement.
Les critères d’éligibilité à la présidence, qui avaient suscité de vives réactions, ont été maintenus dans leur grande majorité. Les candidats devront ainsi justifier d’une « gabonité » établie, c’est-à-dire être nés de père gabonais, de mère gabonaise et avoir une épouse de nationalité gabonaise.
Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir politique du Gabon. Le projet de Constitution, après avoir été examiné par le Conseil des ministres, sera soumis au vote des Gabonais. Ce référendum constituera un moment clé pour l’avenir du pays, marquant potentiellement une nouvelle ère institutionnelle.