Corruption passive d’agent public : Pascaline Bongo à la barre, vers une annulation du procès ?
Prévu pour quatre jours, le procès pour corruption passive d’agent public étranger impliquant la sœur d’Ali Bongo pourrait se solder par une annulation à la demande de la défense. Le parquet quant à lui entend bien aller au fond de cette affaire.
Elle a tenu parole. Ce lundi 29 janvier, Pascaline Mferri Bongo s’est bien présentée à l’ouverture de son procès au tribunal judiciaire de Paris. Jusqu’au jeudi 1er février prochain, elle répondra des faits de corruption passive d’agent public étranger dont elle est accusée aux côtés du Groupe Egis et sa filiale Egis Route.
L’ancienne directrice de cabinet d’Ali Bongo est soupçonnée d’avoir favorisé l’obtention d’un marché public par le groupe français entre 2010 et 2011 en contrepartie d’une promesse de 8 millions d’euros. Les documents censés prouver cet arrangement ont été saisis à la faveur d’une perquisition du cabinet de Me Palazao-Gauthier à Paris, en 2019. Une découverte faite par hasard alors que les enquêteurs intervenaient dans le cadre de l’affaire dite des «biens mal acquis». Ce qui pousse la défense à demander l’annulation du procès en cours.
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L’audience se poursuit
Me Corinne Dreyfus-Schmidt et ses confrères estiment pêle-mêle que «la Justice française n’est pas compétente, que les faits seraient prescrits et que des preuves auraient été saisies illégalement», rapporte Sébastien Nemeth de RFI. Sur ce dernier point, les avocats de Pascaline Bongo dénoncent notamment le «viol du secret professionnel», la «transgression» et même un «stratagème déloyal».
Mis en cause, le parquet a promis de se prononcer sur l’annulation ou non du procès au terme de celui-ci. Il compte donc bien aller au fond de cette affaire, non sans se défendre en expliquant que la saisie des documents supposément compromettants pour la fille aînée des Bongo visait à empêcher leur destruction. La défense n’y croit pas et continue de dénoncer un acharnement justifié par le seul nom de l’accusée. «On a vraiment l’impression que le nom de Bongo est déterminant dans cette affaire.
Donc, on ne peut pas décorréler le contexte de l’imaginaire collectif sur le Gabon de cette affaire, aujourd’hui, qui est vraiment une affaire qui ne tient absolument pas, tant juridiquement que factuellement», a réagi Me Corinne Dreyfus-Schmidt qui présente sa cliente comme un «aimant» pour les enquêteurs qui en auraient une «attirance irrépressible».