Borgstam à Kinshasa : Une mission délicate pour apaiser l’Est de la RDC
Le représentant spécial de l’Union européenne (UE) pour la région des Grands Lacs, Johan Borgstam, est arrivé à Kinshasa ce 8 octobre 2024, dans un contexte marqué par la persistance des tensions à l’Est de la République démocratique du Congo.
Sa mission : contribuer à désamorcer les tensions entre la RDC et le Rwanda, deux pays voisins dont les relations sont depuis longtemps marquées par la méfiance et les accusations mutuelles.
La visite de Borgstam intervient alors que les violences armées se poursuivent dans l’Est du pays, causant des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire sans précédent. Les groupes armés locaux et étrangers, tels que les Forces démocratiques alliées (ADF) et le Mouvement du 23 mars (M23), exploitent la porosité des frontières et les rivalités ethniques pour semer le chaos.
Au cœur des préoccupations de Borgstam figure la question de la stabilisation de l’Est de la RDC. Le diplomate suédois est attendu sur plusieurs fronts :
Dialogue politique : Il aura pour mission de relancer le dialogue entre Kinshasa et Kigali, en vue de trouver des solutions durables aux différends qui opposent les deux pays. Les accords de Nairobi, signés en novembre 2023, sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est, constituent une base de travail prometteuse, mais leur mise en œuvre bute sur de nombreux obstacles.
Soutien aux forces armées congolaises : L’UE pourrait renforcer son soutien aux Forces armées de la RDC (FARDC) en matière de formation, d’équipement et de conseil, afin de les aider à mieux lutter contre les groupes armés.
Protection des civils : La protection des civils est un enjeu majeur dans l’Est de la RDC. Borgstam est attendu sur ce sujet, notamment en matière de soutien aux organisations humanitaires et de plaidoyer pour une meilleure coordination de l’action internationale.
Gouvernance et développement : La résolution du conflit dans l’Est de la RDC passe également par une amélioration de la gouvernance et du développement de la région. L’UE pourrait apporter son expertise dans ces domaines, en soutenant notamment les initiatives de développement local.
La rencontre prévue le 9 octobre avec le président Félix Tshisekedi sera l’occasion pour Borgstam de présenter sa vision de la résolution de la crise et de discuter des modalités de coopération entre l’UE et la RDC. Les échanges avec les autres acteurs impliqués dans le processus de paix, notamment les représentants de la société civile et les partenaires internationaux, permettront de dresser un état des lieux de la situation et de définir les prochaines étapes.
La mission de Borgstam s’annonce particulièrement délicate. Les défis sont nombreux et complexes, et les solutions ne sont pas à portée de main. Néanmoins, la présence d’un émissaire de l’UE à Kinshasa témoigne de l’importance que l’Union attache à la stabilisation de la région des Grands Lacs.
